Deux chercheurs québécois étudient la santé oculaire des voyageurs de l’espace
Une méthode pour mesurer les propriétés mécaniques de l’œil afin de prédire les maladies et désigner les astronautes à risque avant qu’ils partent en orbite, voilà ce que proposent les chercheurs Santiago Costantino et Mark Lesk. En collaboration avec l’Agence spatiale canadienne et la NASA, les deux chercheurs québécois de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), qui fait partie du CIUSSS de l’Est-de-l’Île de-Montréal, désirent mettre à profit leur expertise relative à la mesure de la rigidité de l’œil pour éviter aux astronautes les conséquences néfastes sur leur vision des voyages dans l'espace.
« Il est essentiel de s’intéresser à la santé oculaire des astronautes, puisque les répercussions négatives du manque de gravité sont claires et préoccupantes », explique Santiago Costantino, professeur au Département d'ophtalmologie de l'Université de Montréal et directeur de l'Unité de recherche en biophotonique du Centre de recherche de l’HMR.
En effet, de nombreux astronautes qui vont dans l’espace plus d’un mois développent le Spaceflight Associated Neuro-Ocular Syndrome (SANS), qui touche principalement leurs nerfs optiques. La maladie entraîne une importante déformation du globe oculaire et des plis se forment sur la rétine. De retour sur Terre, certains astronautes guérissent en quelques semaines, alors que d’autres ont des problèmes de vision pendant des années.
« Cette méthode de mesure et d’évaluation permettrait de cibler les astronautes qui risquent de présenter les symptômes du SANS, nocifs à leur santé et susceptibles aussi de nuire aux succès des missions d’exploration spatiale », dit le professeur Costantino. Comme les symptômes s’accentuent avec la durée du séjour, il s’agit d’une préoccupation majeure pour les missions de trois ans planifiées sur Mars.
Mark Lesk
Santiago Costantino