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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Visages de l'Est : prenez la parole en santé

LA PAROLE EN SANTÉ N’APPARTIENT PAS QU’AUX EXPERTS, LES CITOYENS AUSSI ONT LEUR MOT À DIRE. VISAGES DE L’EST, C’EST UNE OREILLE TENDUE À LA POPULATION; UN MICRO POUR EXPRIMER SES OPINIONS ET SES ÉMOTIONS FACE AUX DIVERS ENJEUX QUI NOUS CONCERNENT TOUS. VISAGES DE L’EST, C’EST VOUS!

 

Patrice Volny - Visage de l'Est

PATRICE VOLNY

Dans le monde de la boxe professionnelle, Patrice Volny est une étoile montante sur la scène internationale. L’homme de 31 ans habite Hochelaga-Maisonneuve depuis deux ans… il adore sa vie de quartier qui reprend tranquillement son dynamisme avec la fin du confinement.

Maintenant, on peut retourner au gym et on peut recommencer à aller au restaurant, on peut recommencer à vivre, donc je suis très content pour ça. Je vois que les gens commencent à sortir. La vie reprend doucement et plus on avance, plus ils ont des bonnes nouvelles.

Les derniers mois ont été plus durs, surtout qu'on était en zone rouge et que c'était impossible d'aller au gym. On avait des exemptions pour pouvoir s'entraîner, mais parfois c'était compliqué parce que je m'entraîne à Ottawa et à Montréal aussi. La pandémie a fait en sorte que plusieurs combats ont été annulés.

Il y a deux mois, j’ai pu retourner dans le ring après un an d’inactivité. Je me suis battu à Québec, à l'hôtel Plaza. Ça s'est super bien passé! Mon équipe travaille fort pour me permettre de recommencer à monter sur le ring.

Il n'y a qu'une seule façon de se sortir réellement de tout ça, c'est d'aller se faire vacciner. Je me suis fait vacciner une première fois au Stade olympique, j'attends ma 2e dose qui est prévue à la fin du mois de juillet. Je trouve que c'est important. Ça protège tout le monde autour de moi : ma mère, ma famille, mes amis, mes coachs, leurs enfants et ainsi de suite. C’est la chose à faire, un petit geste qui peut tout régler. C'est rapide, c'est facile, c'est simple et t'as pas à payer, les rendez-vous sont déjà organisés et ils trouvent toutes les manières pour pouvoir vous faciliter la vie pour se faire vacciner.

J’en ai vu des boxeurs qui sont normalement en grande forme être atteints par la COVID-19… Des gens qui s'entraînent aussi fort que moi. Malgré tout, ils ont perdu leur énergie, plus capable de travailler, ils ont aussi été obligés d'annuler des combats parce que finalement ça les affecte beaucoup trop.

Je suggère à tout le monde de se faire vacciner. S’ils veulent reprendre une vie normale, s'ils veulent éviter que ça se complique dans le futur, ce serait la chose à faire, non seulement pour eux, mais aussi pour leur famille.


Photo Emilie Lachance avec masque

ÉMILIE LACHANCE

Montréal-Est, c’est comme un petit village, tout le monde se connaît, vous dira Émilie. La maman de deux jeunes garçons est une boule d’énergie sur deux pattes! C’est peut-être le fait qu’elle travaille dans une usine de production de café qui la rend si dynamique!

« Avec la Covid, c’est sûr que c’est venu modifier un peu nos habitudes de travail parce qu’ils ont séparés l’usine en huit parties et ils ont fait des cafétérias dans des roulottes. Il a fallu se réadapter à des nouvelles habitudes de vie. Le port du masque à l’usine ce n’est pas agréable, mais faut que tu le fasses quand même. Tranquillement les gens s’habituent.

Quand ils ont fermé les écoles, ça a déstabilisé l’horaire et la routine de tous et chacun. Je vous dirais qu’au début, les gens étaient assez dépressifs, on ne pouvait pas faire des trucs. Ta vie, dans le fond, se résume à aller travailler. Tu ne fais rien d'autre qu’aller travailler, puis le matin quand tu vas travailler, t’as l’impression d’aller à la guerre tellement qu’il n'y avait personne sur les routes (rire). C’est ça là, tu t’en allais à l’abattoir chaque matin.

Moi, je suis capable de m’y faire. Je suis capable de faire face aux changements, de faire face à la nouvelle chanson. Le côté plus triste là-dedans, ce sont toutes les restrictions. Nous, on est capable de s’y faire, mais tous les jeunes ont besoin d’un côté humain, d’une affection, d’une proximité.

Faut se mettre ensemble pour essayer de limiter tous les cas. C’est comme ça qu’on va arriver à quelque chose. Une personne toute seule n'y arrivera pas. Il faut tous se mettre ensemble pour réussir à contrer la Covid.

Gens de Montréal-Est, pour vrai, respectez les conditions pour nos enfants, pour qu’éventuellement les sports puissent recommencer. Parce que nos enfants veulent faire du sport. Pas juste les enfants, les adultes aussi. On veut retrouver notre vie! Faites en sorte de respecter la distanciation, les conditions, les consignes que le gouvernement met en place pour qu'on puisse réussir à retrouver nos petites vies au quotidien. Parce que moi j’ai ben hâte de retrouver ma petite vie au quotidien. »


Photo Émilie Desgagnés - Visage de l'Est - 1

ÉMILIE DESGAGNÉS

Émilie est maman d’un petit garçon de 3 ans, elle vit à Pointe-aux-Trembles et consacre plusieurs heures de sa vie au bénévolat. Atteinte de paralysie cérébrale à la naissance, elle est une femme à mobilité réduite qui tient mordicus à son autonomie. Avec la pandémie, ses défis se sont décuplés. Sourire sincère, gentille comme dix, Émilie nous raconte une parcelle de son existence à la Corporation Mainbourg, un organisme d'économie sociale qui a pignon sur rue à PAT.

J’ai grandi toute ma vie à Pointe-aux-Trembles, je connais à peu près tous les recoins, c’est vraiment mon quartier. Je ne veux pas m’en aller ailleurs. J’aime la proximité. Ça peut paraitre banal parce qu’on est vraiment à l’autre bout de la ville de Montréal, mais je trouve que c’est vraiment tranquille, c’est un coin apaisant, il y a beaucoup de nature.

À la place du village, il y a un marché tous les samedis. Il y a des commerçants qui viennent d’un peu partout et qui vendent leurs fruits et légumes, de la nourriture…  c’est vraiment le fun! Mais c’est sûr qu’en temps de COVID, il ne s’est pas passé grand-chose cette année.

Avec mon fils j’ai trouvé ça vraiment dur quand ils ont tout fermé. On était quasiment deux mois et demi à la maison. On est ici au Mainbourg, je connais presque tout le monde ici, je fais du bénévolat, je fais des activités avec d’autres personnes qui ont des limitations fonctionnelles, il y a le CPE… donc ne pas pouvoir venir ici, ça m’a vraiment affecté moralement. Même si on avait des zooms, ce n’est pas la même chose en zoom qu’en réalité. Ma vie sociale est ici!

C’est plate à dire, mais je pense qu’on est tous tannés un peu, tu sais, ça va faire bientôt un an qu’on est comme ça. Que ce soit les gouvernements, la santé publique, les annonces à la télé, tout le monde dit de respecter les distances, de porter le masque, de s’isoler. À la première vague, tout le monde écoutait. Mais là, dans la deuxième vague, il y en a plusieurs qui se disent que ce n’est pas grave.

Même si on n’a pas envie, je me dis que je ne voudrais pas que mes grands-parents ou mes connaissances aient le virus et qu’ils en décèdent. Il faut prendre conscience de ce que la COVID peut faire chez les autres membres de ta famille, tu sais.


SASHA ALYSSA CASIMIR

Cela fait maintenant 4 ans que Sasha habite le quartier Saint-Michel. Un endroit qu’elle adore, car elle y est près de ses amis. Bénévole pour plusieurs organismes, la jeune femme de 18 ans aspire à une carrière dans le réseau de la santé. Alors que la pandémie bouleverse le quotidien de tout un chacun, Sasha apprend à composer avec cette nouvelle réalité.

« Au tout début, je suis restée à la maison pendant un mois sans sortir et j’avais peur. Je ne sortais pas pour aller voir mes amis et l’école était en ligne à la maison. Maintenant par exemple je sors, je vais à l’école 50 % du temps en classe et ma peur a diminué.  

Je porte toujours mon masque et quand je prends l’autobus, je me désinfecte directement les mains. Pendant la première vague, je mettais même des gants (rires), mais maintenant je me désinfecte et me lave les mains plutôt. Je ne me tiens pas dans les parcs, mais je garde contact avec mes amis par texto ou en ligne.  

Il ne faut pas juste penser à soi, si vous ne pouvez pas tolérer le masque, il faut le mettre quand même parce qu’il faut penser aux autres avant tout. Y’a des gens qui sont malades et qui souffrent beaucoup donc c’est important, il faut faire attention.  

Hier j’étais dans l’autobus et à côté de moi, il y avait deux jeunes qui ne portaient pas de masque. Je les ai regardés et j’ai juste changé de place. Je ne voulais pas me disputer, mais je pense qu’ils savaient que ce n’était pas correct.»


Photo Marjorie Villefranche avec masque

MARJORIE VILLEFRANCHE

Marjorie Villefranche est arrivée au Québec à l’âge de 12 ans. À l’époque, la Maison d’Haïti l’a aidée à se définir, à trouver qui elle est. Quelques années plus tard, elle devient la directrice générale de ce même organisme. Elle adore son quartier qu’elle qualifie de convivial et très vivant au niveau artistique.

« J’aime l’idée d’outiller les gens pour qu’ils deviennent des citoyens et aussi l’idée de travailler avec des communautés et des personnes immigrantes et de leur apprendre à devenir des citoyens de leur nouveau pays. C’est fabuleux comme travail!

La première vague de la COVID a été un défi. Comme organisme, on doit normalement être présent et fournir des services essentiels. Le défi c’était : comment continuer d’être présent pour la population en n’étant pas là à la fois.

On a travaillé avec les jeunes, les moins jeunes et les familles. On a travaillé aussi avec d’autres organismes, on a démarré un projet pour fournir des ordinateurs aux gens pour les rejoindre, mais aussi pour que les enfants continuent d’étudier. On a travaillé aussi beaucoup avec les femmes puisque la violence conjugale ne s’est pas arrêtée, les femmes qui tombaient malades parce qu’elles travaillaient en CHSLD devaient aussi s’occuper de leurs enfants, parfois elles étaient seules et devaient être en confinement donc il fallait trouver des solutions, on n'a pas arrêté vraiment.

Ma crainte c’est de ne pas pouvoir rejoindre tout le monde et de leur faire peur. Je veux leur expliquer comment on fait attention. Je ne veux pas que les gens s'enferment dans leur maison parce qu’ils ont trop peur et qu’ils n’écoutent plus rien parce qu’ils ont peur. Je veux les rassurer et éviter qu’ils écoutent des messages qui sont faux. Ce n’est pas la peur qui va leur faire faire le bon geste. Donc on reste calme, on réfléchit et on reste prudent.

C’est à force de répéter que ça va devenir un réflexe. Il faut développer ce nouveau réflexe. Donc, on ne se donne pas la main, pas de câlins, pas de bisous, c’est dommage, mais voilà. Il faut rendre cool le fait de se donner le coude. Une petite danse de coudes peut-être ? Je ne sais pas (rires)! »


CAMILLE BARBEAU

Le quotidien de Camille, 19 ans, a été chamboulé avec la COVID-19. Celle qui a l’habitude de bouger et de voir régulièrement ses amis doit rester confinée chez ses parents à Rivière-des-Prairies. Dans les derniers mois, Camille a aussi perdu son emploi dans un restaurant, elle doit suivre ses cours de criminologie en ligne et ne peut guère fréquenter son gym où elle passait plusieurs heures par semaine.

C’est un peu poche de commencer l’université… en ligne! On n’a pas toute l'excitation de rencontrer tout le monde qui a la même passion que nous. Mais on essaie d’être le plus assidu et organisé possible, c’est ça qui est le plus difficile. Surtout que tous nos cours se passent dans notre chambre, on est restreint à ça. J’aurais vraiment aimé ça rencontrer les autres personnes de mon programme. Mais bon, ça se fait via des ressources technologiques et ça se passe bien, donc je suis quand même contente.

Lors de la première vague, mon quotidien a changé de A à Z. Ce sont des choses qui arrivent et il faut savoir faire avec. Il y a des alternatives avec la technologie : je parle avec mes amis via Facetime, j’essaie de courir et de m'entraîner avec des vidéos YouTube dans ma chambre, mais ce n’est vraiment pas la même chose qu’avant. Je marche comme jamais et je regarde des couchers de soleil comme jamais aussi (rires)! Je ne suis pas là à bouder dans mon coin, j’ai trouvé des alternatives pour combler mes besoins.

Je veux dire aux gens de Rivière-des-Prairies : Allez marcher! Ça fait du bien de saluer le monde sur la rue! C’est la meilleure solution. On vient de se faire faire une belle piste cyclable; ils ont coupé une voie pour faire une piste cyclable, alors il faut en profiter, il faut sortir!

Ça peut paraître banal, mais chaque fois que je vais marcher, je me dis qu’il faut que je dise bonjour à tout le monde, ça fait sourire les gens, c’est un contact. Les personnes âgées sont vraiment contentes quand on les salue. Donc juste de sortir dehors, de saluer et de continuer sa journée, moi je trouve ça super important.


 

MOHAMED MIMOUN

Chaque jour, Mohamed Mimoun se réveille avec une même mission : favoriser la réussite des jeunes. Le coordonnateur au Forum jeunesse de Saint-Michel les incite d’ailleurs à contribuer de façon positive à leur communauté. Il nous raconte les effets de la pandémie sur son travail et sa communauté.

« L’impact de la pandémie est énorme, c’est un défi au quotidien. Ça soulève vraiment le défi de garder le contact avec les gens et de veiller sur les plus fragiles, savoir ce qu’il se passe dans la rue au quotidien. Les besoins étaient déjà énormes avant et maintenant ils se multiplient et changent avec la pandémie.  

Le confinement a été vraiment difficile pour les jeunes, je ne pense pas qu’il faut leur imposer des restrictions strictes ou les enfermer de nouveau sinon ce ne sera pas mieux. Nous devons trouver un moyen pour qu’ils puissent continuer à vivre, à s’exprimer et sortir tout en respectant les règles. Par exemple ici, on organise quand même des activités, mais on le fait en petit groupe et à l’extérieur lorsque c’est possible. Les jeunes portent leur masque et ça nous permet de continuer à les voir et travailler avec eux.

Moi, ma femme elle travaille à l’hôpital donc je suis obligé de faire attention. Je fais attention en suivant les consignes sans tomber dans la parano ou la peur et j’essaie aussi de partager cela avec mes jeunes. On est des gens sur le terrain donc il ne faut pas que la peur nous gagne et en même temps, il faut qu’on fasse le plus attention possible pour ne pas tomber malade et devenir une source de contagion.

On a une communauté qui est au front donc c'est normal qu’il y ait cette contamination [dans le quartier]. Il y a beaucoup de gens qui travaillent dans le milieu hospitalier, dans les épiceries, qui sont sur le terrain et qui prennent le bus tous les matins. Moi, ça ne m’étonne pas et je ne suis pas surpris, c’est le cas de plein d’autres quartiers comme Montréal-Nord, où les gens ne sont pas derrière un écran au travail mais plutôt sur le terrain tous les jours.

Chacun doit faire son bout sans tomber dans la paranoïa et la peur, je pense que c’est une responsabilité collective mais aussi individuelle. Je pense que si on veut s’en sortir très vite, il faut qu’on fasse ce que d’autres ont bien réussi ailleurs. »


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Dernière mise à jour: 2022-11-01