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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Mieux communiquer avec un proche atteint d’un trouble neurocognitif, comme la maladie d’Alzheimer

Dans le cadre du Mois de l'ouïe et de la communication, Marie-Josée, orthophoniste au Centre multiservice gériatrique du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, souhaite rappeler l’importance de la communication auprès des personnes âgées vivant avec un trouble neurocognitif. 

Il existe plusieurs types de troubles neurocognitifs, mais tôt ou tard, la majorité des personnes atteintes présenteront des difficultés de communication. 

Comme Bruce Willis, lorsque ces troubles apparaissent, la personne peut chercher ses mots, avoir du mal à raconter, à expliquer ou à comprendre ce qu’on lui dit. 

 « Ce n’est pas nécessairement l’oubli d’un objet, mais bien des mots eux-mêmes, explique Marie-Josée. La personne cherche ses mots, se trompe de prénom, ne comprend plus certaines consignes ou le sens de mots simples comme "lunettes". » 

Ces difficultés sont souvent source de frustration, autant pour la personne atteinte que pour ses proches. Le stress de ne plus pouvoir s’exprimer "comme avant" peut créer des malentendus, voire des conflits. Parfois, la personne préfère alors se taire… mais moins elle parle, plus elle se coupe du monde. 

Et c’est justement ce qu’il faut éviter : il faut encourager la communication, à chaque occasion. Des stratégies simples peuvent faire toute la différence. 

Quelques pistes partagées par notre experte : 

  • Avoir l’attention de la personne : réduire les distractions (éteindre la télé, la radio, etc.). 
  • Une phrase, une idée : parler lentement, utiliser des phrases simples et concrètes. 
  • Maintenir le fil de la conversation : faire un rappel court du sujet au besoin. 
  • Soutenir par des gestes : pointer, dessiner, montrer une image ou écrire un mot. 
  • Poser des questions simples : éviter les questions ouvertes, préférer les choix ou les questions fermées. 
  • Stimuler le mot recherché : poser des questions pour aider la personne à retrouver le mot. 
  • Éviter la confrontation : recadrer avec douceur et bienveillance. 
  • Observer le non-verbal : les gestes, les mimiques et le ton restent souvent bien compris. 
  • Vérifier les aides sensorielles : s’assurer que lunettes et appareils auditifs sont bien utilisés. 

Enfin, si vous accompagnez un proche atteint d’un trouble neurocognitif, n’oubliez pas de prendre soin de vous aussi. Des ressources existent pour vous soutenir. Les orthophonistes peuvent vous proposer des stratégies concrètes pour faciliter la communication au quotidien, que ce soit pour les proches immédiats ou l’entourage élargi. 

Des organismes comme l’APPUI, la Société Alzheimer et l’Association québécoise des personnes aphasiques offrent également des outils et des ateliers pour briser l’isolement et garder le lien vivant. 

Parce que la communication est bien plus qu’un échange de mots : c’est la clé pour continuer à être ensemble, malgré la maladie.

Votre proche commence à chercher ses mots ou à avoir de la difficulté à comprendre? 

Si vous observez ces changements, parlez-en avec son médecin. 

Pour les personnes de 65 ans et plus vivant dans l’Est de Montréal, le médecin peut faire une demande pour une évaluation au Centre multiservice gériatrique. Une équipe spécialisée – incluant un gériatre et une orthophoniste – pourra proposer un accompagnement adapté.