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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Une première au Québec : succès de l’implantation d’un « œil bionique »

Nouvel espoir pour les gens atteints de dystrophie rétinienne

Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal est fier d’annoncer que le Dr Flavio Rezende, ophtalmologiste chirurgien rétinologue, et son équipe du Centre universitaire d’ophtalmologie de l’Université de Montréal (CUO) à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ont procédé avec succès à l’implantation de la prothèse rétinienne Argus II chez une patiente non-voyante.

« Cette innovation technologique représente un nouvel espoir pour toutes les personnes aveugles suite à une maladie dégénérative de la rétine de l’œil. Nous sommes fiers de prendre part à cette révolution, » -Dre Isabelle Hardy, chef médicale du CUO à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et directrice du Département d’ophtalmologie de l’Université de Montréal.

« Je consacre ma carrière à redonner la vue aux gens qui l’ont perdue ou qui ne l’ont jamais eue, » explique le Dr Flavio Rezende, également professeur agrégé de clinique et chef de la section rétine du Département d’ophtalmologie de l’Université de Montréal. « Cette réussite m’inspire et me motive à poursuivre mes travaux pour développer de nouvelles technologies pour améliorer la qualité de vie des personnes non-voyantes. »

L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont a été choisi par l’entreprise américaine Second Sight pour installer son système de prothèse rétinienne Argus II. Il s’agit du premier établissement au Québec et du deuxième au Canada à pouvoir réaliser cette opération délicate, ce qui confirme son excellence en ophtalmologie à l’échelle nationale et à l’internationale. Des démarches sont présentement en cours pour sélectionner le prochain patient, ayant les conditions médicales, psychosociales et cognitives requises, qui recevra l’Argus II.

L’Argus II est une caméra, montée sur des lunettes, qui transforme les images captées en impulsions électriques à l’aide d’un petit ordinateur que le patient porte sur lui. Les impulsions sont ensuite transmises à un implant installé sur la rétine de l’œil, ce qui stimule la perception de lumière au cerveau. Bien que la vision du patient ne soit pas claire, l’implant peut améliorer la capacité d’une personne non-voyante à mener ses activités quotidiennes en lui permettant, par exemple, de reconnaître des formes ou de gros objets, de localiser des gens et suivre des lignes ou distinguer des contours.

La lumière au bout du tunnel

À l’âge de 26 ans, Sandra Cassell a reçu un diagnostic de dystrophie rétinienne, une maladie dégénérative de la rétine de l’œil qui entraîne la cécité. Jusqu’à tout récemment, aucun traitement n’était offert pour soigner cette maladie. En mai dernier, madame Cassell a été la première québécoise à pouvoir utiliser la prothèse rétinienne Argus II. « Perdre la vue, c’est aussi perdre son autonomie. Je ne pensais jamais être capable de voir à nouveau. Je peux enfin voir les silhouettes de mes enfants pour la première fois, ça n’a pas de prix. Je serais éternellement reconnaissante envers le Dr Rezende et son équipe », s’enthousiasme-t-elle.

Ce n’est pas tout que d’avoir cet implant, il faut apprendre à l’utiliser. Ainsi, au cours des dernières semaines, madame Cassell a travaillé étroitement avec les intervenants de l’Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre pour réapprendre à voir. Elle a fait plusieurs exercices de réadaptation et de rééducation afin que son cerveau apprenne à interpréter toutes les nouvelles informations qui lui sont envoyées.

« C’est un long processus qui dépend beaucoup de la motivation de la personne. Lorsque toutes les conditions favorables sont présentes, on peut s’attendre à des améliorations significatives. Chaque petite amélioration représente une grande victoire pour l’usager», -Geneviève Lizé, spécialiste en activité clinique à l’Institut Nazareth et Louis-Braille.

À propos du système de prothèse rétinienne Argus® II

Le système Argus® II de Second Sight fournit une stimulation électrique pour contourner les cellules mortes et stimuler les cellules rétiniennes viables résiduelles, induisant ainsi une perception visuelle chez les personnes souffrant de dégénérescence rétinienne externe, dont la gravité est de sévère à profonde. L’Argus® II agit en convertissant des images capturées par une caméra vidéo miniature montée sur les lunettes du patient, en une série de petites impulsions électriques qui sont transmises sans fil à un faisceau d’électrodes implantées sur la surface de la rétine. Ces impulsions ont pour but de stimuler les cellules résiduelles de la rétine, entraînant la perception de schémas de lumière dans le cerveau. Le patient apprend alors à interpréter ces schémas visuels, regagnant ainsi une certaine fonction visuelle. L’Argus® II est la première rétine artificielle à recevoir l’autorisation en Europe (Marque CE), la première et unique prothèse rétinienne à être autorisée aux États-Unis et au Canada.

Pour information et entrevues

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